Salida a Francia

Publié le par Marie-Sibylle

13 janvier 2010… Il y a 2 ans jour pour jour, je posais pour la première fois les pieds en Amérique latine et plus précisément à Tirani, Bolivie… A la plupart d’entre vous j’ai dit au revoir en 2007, et nous sommes maintenant en 2010. Impressionnant, non ? Je l’ai dis, re-dit et re-re-dit, mais encore une fois aujourd’hui je me répèterais, c’est fou ce que le temps passe vite ! 

 

Il y a 2 ans, j’ai fait avec la DCC un stage de préparation au départ, mais étonnamment, ou peut-être normalement, je ne sais pas trop, le vrai départ m’a semblé être celui de là bas, pour venir ici. On est sensé connaître l’endroit où l’on va, mais pourtant on est complètement  déboussolé à l’idée d’y aller et encore plus en posant les pieds en France. La question n’est pas d’être content ou non d’y être, bien sûr que je suis contente de revoir tous mes amis, ma famille, remanger du fromage, de la charcuterie, remonter à cheval, être dans un bon lit et prendre des bains !

Je pense que la question est de ne plus être là bas, mais d’être ici, sans pourtant y être vraiment. Ce n’est pas très clair ce que je vous dis ? Et bien je pense que c’est exactement ce que je ressens… Je ne sais pas où je suis, ce que j’y fais, pourquoi, comment, etc. Je viens de raccrocher d’un long coup de téléphone avec Marielle, mon amie venant du Luxembourg et avec qui j’ai partagé beaucoup de choses pendant mes 6 derniers mois en Bolivie, toutes les 2 rentrées le 21 décembre, mais aucune n’ayant encore réellement atterrit. Le sentiment partagé de vivre une vie en parallèle ici, on sait que ce n’est pas un rêve mais on n’a pas l’impression de le vivre vraiment. Tout le monde travaille ou a ses activités quotidiennes, son rythme, ses amis, ses amours, son chez-soi, ses projets plus ou moins défini, et nous… bah…. On plane ! On essaye vaguement de se lancer dans quelque chose, éventuellement la recherche d’un boulot, mais y croit-on réellement ? Comment se lancer dans quelque chose de concret quand on n’a pas encore les 2 pieds en France, les 2 pieds au même endroit ?

 

Alors ce que je fais ? Et bien, je dors, je monte à cheval (quand il n’y a pas – 10° ou 10cm de neige…), je lis, je rêvasse, je range ma chambre, mes souvenirs, trie quelques photos, tente de reprendre une organisation française (à savoir qu’il faut prendre des RDV pour aller chez le médecin ou le coiffeur, donc m’achète un agenda parce que ma tête n’étant pas vraiment sur mes épaules, il faut bien écrire pour essayer de faire ce qui est prévu), regarde mes mails, fais les soldes (ça c’était urgent !) enfin, au final je crois que je ne sais pas exactement ce que je fais moi-même, mais je me rends compte que je fais tout lentement, sans beaucoup d’énergie, un peu planant, encore une fois.

 

A la question, t’as des projets ? je réponds oui, avec quelques idées, mais avec le sentiment plus de vouloir satisfaire la personne qui me la pose plutôt que de réels projets ayant un sens pour moi… Est-ce que je veux travailler ? bien sûr ! Mais pas chercher du boulot… Peut-être que pour cela il faudrait déjà avoir accepté d’être en France… accepter que le projet de partir et de faire un volontariat de 2 ans en Bolivie, réfléchit, mûrit, pensé, re-pensé, est achevé et qu’il faut en construire un autre. Pas facile, je trouve, d’entendre presque au quotidien « alors, c’est fini ? » ou « rentrée, définitivement ? », « tu ne repars plus, tu restes là maintenant ? », ou encore « tu repars quand ? » ! Et d’abord, que veut dire être là définitivement ? ne plus jamais bouger de la France ? Hors de question ! Alors non, je ne suis pas rentrée définitivement… Si je reste là maintenant ? Maintenant là tout de suite oui… Si je repars ? où, quand, pour faire quoi, ou je repartirai un jour mais le reste des questions je ne peux y répondre, n’étant probablement toujours pas réellement arrivée ici…

 

Est-ce que c’est dur le retour ? Ben je ne sais pas, je suis en plein dedans, ou plutôt en cours de vol entre là-bas et ici, et je ne pourrais répondre à cette question une fois atterrie je pense. Mais le départ, le vrai pour moi, celui de là bas, oui, il est dur…

Dur de dire au revoir, dur de passer la main, dur ne plus entrer en compte dans les projets de l’année 2010, dur de savoir qu’il reste encore tant de choses inachevées et qu’on les laisse comme ça derrière soi, dur de quitter pleins d’amours, le Tinku, la musique autochtone, les femmes formidables de Tirani, les enfants et adolescents que j’ai vu grandir tellement en 2 ans, les amis si proches et si fidèles, boliviens ou européens, mais surtout mon cher Coco avec qui, j’espère, l’aventure ne fait que commencer… Dur de laisser couler ses larmes, mais surtout dur de recevoir celles qui sont versées pour vous…

 

Mais non, l’aventure n’est pas finie, au contraire ! On dit toujours qu’un voyage a 3 temps : la préparation, le voyage lui-même, et les souvenirs… La coopé c’est ressemblant, on la pense, la vit mais après je ne pense pas que cela ne reste que des souvenirs… Au contraire, chaque jour, elle est là, et tout ce qu’on y a appris, vécu, nous aide, nous oriente, nous déboussole, nous accompagne, mais jamais elle ne passe à de simples souvenirs, elle est trop intense et profonde pour cela. Peut-être que pour accepter de penser à de nouveaux projets, je dois admettre que ça ne veut pas dire tourner la page mais simplement avancer et continuer celui commencé, d’une autre manière, à une autre sauce, avec plus de saveurs et de piquants que si je ne l’avais pas fait…

 

Bon je vais arrêter mes élucubrations, je voulais encore partager avec vous quelques photos mais apparemment mon ordinateur non plus n'aime pas trop le retour ou n'est pas encore bien là, il refuse de télécharger mes photos ! désolée !

 

Encore une fois, un immense merci à tous ceux qui m’ont soutenus pendant ces 2 années… Sans vous rien n’aurait été possible mais grâce à vous j’ai vécu une expérience exceptionnelle et unique ! MUCHISIMAS GRACIAS !!!!!

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G
<br /> La vie est surprenante!!!! je suis tombée sur ton blog par hasard et cela m'a fait bizarre de revoir une tres bonne amie du temps du collège Victor Hugo. Te souviens tu de moi? De nos crises de<br /> fous rires en cours de francais ... ?Autant de souvenirs inoubliables pour moi. Biz et bonne continuation.<br /> <br /> <br />
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I
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Mon fils et son amie sont actuellement sur cochabamba. Ils recherchent une assoc pour faire du bénévolat.Ils ont leur Bafa tous les deux. Ont de l'expérience avec les enfants. Auriez-vous des<br /> adresses. Merci.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Je viens de découvrir, par hasard, votre site et je me suis régalé en le parcourant.<br /> Quel plaisir de se promener dans ce beau pays avec des personnes qui l'on aimé.<br /> Je prends très rapidement contact.<br /> Cordialement<br /> Jean-Pierre Biarritz<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Je viens de 'tomber' sur ton blog et je l ai trouve bien sympa... Je dois cependant dire que je ne l ai pas trouve par hasard.. Je pars dans une semaine pour la Bolivie et plus exactement a<br /> Cochabamba ou je vais travailler pour Unicef pendant un an... Vu que tu y es reste deux ans, je me demandais si tu aurais des petits conseils a me donner concernant la vie la bas et si par hasard<br /> tu aurais des info pour un logement...<br /> Si les departs sont des moments un peu stressant, je sais cependant que les retours sont parfois plus difficiles...Bonne readaptation donc!<br /> ET merci d avance pour les infos!<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Hors du temps et de l'espace, en jetlag continu, vive le retour de coopé ! Le pire, ce sont les personnes qui disent : "alors c'est bien le retour à la réalité ??" Comment si le fait d'être en<br /> France était plus réel que d'être en Bolivie...<br /> Courage poulette, je pense bien à toi et à bientôt !<br /> <br /> <br />
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